Le massif des Pyrénées est un refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales. La variété des milieux et des conditions écologiques a permis la conservation de cette extraordinaire richesse biologique. Avec un peu de chance et de patience, vous aurez certainement la chance d'observer quelques unes de ces espèces sur le sentier du GR10. En voici un petit aperçu…
La faune
L’Isard
Animal emblématique des Pyrénées, l’isard (équivalent pyrénéen du chamois) vivant en harde s’observe facilement dans de nombreuses vallées Pyrénéennes. Dans les années 60, la survie de l’isard, mis en péril par une chasse excessive, était menacée. Mais une politique de protection de l’espèce initiée par le Parc national a permis d’endiguer sa disparition. Il y a de quoi être jaloux et envieux de voir cet élégant animal évoluer si facilement en montagne par ses courses en passages escarpés.
La Marmotte
Présente à l'époque préhistorique, la marmotte a disparu des Pyrénées pour des raisons inconnues, alors qu'elle se maintenait ailleurs. Elle a été réintroduite dans les années cinquante et s'est parfaitement adaptée à son "ancien/nouveau" habitat. Elle a colonisé nombre de vallées et son sifflement retentit sur la plus grande partie de la chaîne pour la grande joie des randonneurs qui adorent observer ces petits rongeurs.
Le Bouquetin
A la suite d'une chasse intensive le bouquetin pyrénéen a fini par disparaitre. La dernière femelle s'est éteinte le 5 janvier 2000 dans le Parc National d'Ordesa en Espagne, écrasée par un arbre. Pendant de nombreuses années, le projet de réintroduction était en attente d'une décision positive des autorités espagnoles pour fournir des bouquetins ibériques à la France. Celui-ci se concrétise depuis 2014, avec le lâcher de soixantaine-dix individus sur le territoire du Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises et quatre-vingt dans le Parc national des Pyrénées. D'autres sites sont envisagés pour lui permettre la recolonisation de la chaine.
L’Ours brun
Les Pyrénées constituent le dernier bastion de présence de l’Ours brun dans le sud de l’Europe. L’Ours est une espèce menacée et protégée dans toute l’Europe de l’ouest. Plusieurs siècles de chasse et de braconnage, une fréquentation humaine assidue des massifs montagneux, ont presque réussi à éradiquer l’Ours de la plupart des vallées pyrénéennes. Alors qu’en 1950, une cinquantaine d’ours se partageaient un territoire de 200 000 ha dans les Pyrénées-Atlantiques, à la fin des années 1990, il ne restait plus que 6-7 ours. Suite aux opérations de réintroduction entreprises depuis 1996 on compte aujourd’hui une quarantaine d’ours présents sur le territoire des Pyrénées. Malgré cela, la présence de ces ours reste très fragile.
Le Mouflon
Le mouflon est souvent confondu avec son cousin le bouquetin. Introduit dans les Pyrénées à des fins cynégétiques, le mouflon n'est présent que dans quelques massifs. Sur le GR10, on le rencontre surtout vers le final de la traversée, dans les Pyrénées Orientales. Ancêtre du mouton et présent à l'époque préhistorique, il a fini par disparaitre à l'état sauvage mais a été domestiqué par nos ancêtres. Les Phéniciens ont abandonné en Corse et Sardaigne certains de ces animaux qui sont redevenus sauvages. Ce sont les descendants de ces populations qui ont été relâchés dans les Pyrénées après être passés par la case domestication, il y a quelques milliers d'années.
Le Loup gris
Le loup a disparu des Pyrénées au début du siècle. Toutefois, depuis quelques années, des individus ont été identifiés dans les Pyrénées Orientales. On considère que l’espèce est présente de façon permanente dans l’est de l’arc pyrénéen sans qu’il n’y ait pour l’instant de meute identifiée.
Le Lynx boréal
Pour beaucoup, la présence du lynx dans les Pyrénées est un mythe. Et pourtant, le Lynx semblerait être bel et bien présent sur notre massif avec des données de présence essentiellement dans la partie Est des Pyrénées. Mais sa ressemblance avec le chat sauvage a parfois tendance à décrédibiliser certaines des observations. Toujours est-il qu’observer un lynx est extrêmement rare du fait de sa discrétion légendaire.
Le Grand Tétras
Hôte typique de la hêtraie ou hêtraie sapinière, le coq de bruyère est l'oiseau le plus secret de nos montagnes et probablement le plus emblématique. Le Parc national des Pyrénées constitue un des gros bastions de sa présence où ses populations font l’objet d’un suivi intensif. On le rencontre dans toutes les vallées, en plus ou moins forte abondance selon le manteau forestier.
Le Lagopède alpin
Le lagopède alpin ou perdrix des neiges est le montagnard par excellence, il occupe en permanence la partie haute de la montagne, quelle que soit la saison. C'est un oiseau de la famille des tétras, relique de l'époque glaciaire, piégé dans nos montagnes lors du recul des glaciers. Son plumage changeant fait la particularité du Lagopède alpin. Pour se fondre dans le milieu qui l'entoure, son pelage est blanc en hiver et gris-brun en été.
Le Percnoptère d’Egypte
Le Vautour Percnoptère est le plus petit vautour d’Europe. Facilement reconnaissable de par sa blancheur éclatante et sa tête jaune, il peut être observé en haute montagne à la recherche de nourriture ou plus facilement dans les larges vallées du piémont. Comme son nom l’indique, c’est un migrateur qui passe l’hiver en Afrique.
Le Vautour fauve
Le Vautour fauve est un des plus grands rapaces de France, aisément identifiable par son vol plané lent, souvent en rond. C'est l'éboueur des Pyrénées, il est très facilement observable. Il passe de longues heures le plus souvent en groupe, à scruter les montagnes en se laissant planer. Il est souvent alerté de la présence d'un cadavre par l'agitation d'autres oiseaux comme les corbeaux ou les milans. Et alors que le ciel paraissait vide, en quelques minutes des dizaines d'oiseaux vont fondre sur la carcasse. Une curée impressionnante va s'opérer, le cadavre sera nettoyé en une vingtaine de minutes pour une brebis.
Le Gypaètes barbu
Le Gypaète barbu est le plus grand rapace d’Europe. Il est facilement reconnaissable à l’âge adulte grâce à la couleur rouille orangé de son plumage ventral. Espèce protégée, classée « En danger », le Gypaète barbu est un des rapaces le plus rare d’Europe. En France, il est présent dans les Pyrénées, en Corse. Il a été réintroduit avec succès dans les Alpes et récemment dans les Cévennes. Présent en abondance dans nos montagnes, vous n’aurez pas mal à l’observer dans le ciel Pyrénéen. Le Gypaète barbu comme le Vautour fauve contribue à l’élimination des carcasses en montagne. Le Gypaète barbu est principalement ostéophage. Il se nourrit d’os ce qui lui doit son surnom de "casseur d’os".
L’Aigle royal
Même si l’espèce est bien présente dans les Pyrénées, l’Aigle royal est plus difficile à observer que beaucoup d’autres rapaces. Chassant souvent à l’affût, son observation est moins aisée. Son mode de prospection, souvent à ras du sol le long des estives pour surprendre marmottes et lagopèdes, le rend aussi moins facile à observer. Les proies sont prises à l’issue d’un bref piqué soit à terre, soit en vol. Ses serres sont puissantes, faisant de lui un chasseur redoutable.
L’Euprocte des Pyrénées
Autrefois de la même famille que l’Euprocte de Corse, ce gros triton endémique des Pyrénées en a été séparé récemment et a été rebaptisé Calotriton. Il possède un cousin pyrénéen en Catalogne, lui aussi découvert récemment. Son origine remonte à l’époque des dinosaures. Il présente l’aspect général d’une salamandre. L’Euprocte des Pyrénées est présent sur l’ensemble de la chaîne dans les cours d’eaux froides en altitude, dans des petits ruisseaux. En regardant dans le fond des vasques des torrents ou le long des ruisseaux à fond caillouteux, on pourra observer l’Euprocte.
Le Desman des Pyrénées
Seuls deux desmans existent dans le monde : le Desman des Pyrénées et le Desman de l’Oural en Russie. Ce mammifère aquatique est muni d’une trompe qui lui vaut le nom de rat trompette. Il vit dans les petits et moyens cours d’eau depuis les vallées jusqu’à la haute montagne. En revanche, vos chances d’apercevoir un desman sont quasi-nulles ! Rares sont les observations. Par conséquent, on ignore encore beaucoup de choses sur cette espèce.
Quelques autres animaux présents dans les Pyrénées et sur le sentier du GR10
L’Hermine, la Loutre d’Europe, le Milan royal, le Milan noir, le Circaète jean le blanc, le Blaireaux, le Renard, le Cerf, le Chevreuil, le Sanglier, le Tichodrome échelette, le chocard à bec jaune…